Nature - N°143 - Novembre/Décembre 2016

La mystérieuse mante-religieuse

Le nom scientifique de la mante religieuse  est Mantis religiosa, Mantis signifiant «la prophétesse», «celle qui est divine» et religiosa faisant référence à la posture de prière qu’elle arbore, membres antérieurs repliés et accolés. Un certain nombre d’appellations locales découlent d’ailleurs de cette position (Prie-Dieu, bête de la Sainte-Thérèse…).

On dit de la mante religisue qu’elle est née pour tuer. La grande mobilité de sa tête, peu courante chez les insectes, lui offre un champ de vision quasi périscopique. N’ayant pas à bouger le reste de son corps, elle reste extrêmement discrète lors de l’affût. La mante religieuse est capable de capter les moindres vibrations émises par les proies potentielles, grâce aux sensilles situées au niveau de ses antennes et cerques (appendices postérieurs).

Ses grandes pattes antérieures, dites ravisseuses, sont munies d’un éperon courbe acéré et d’une double rangée d’épines s’emboitant parfaitement. Elles permettent la capture et le blocage de proies parfois volumineuses (bourdons, criquets, araignées, sauterelles…).

L’accouplement, particulièrement long (jusqu’à 5 ou 6 heures), a lieu d’août à octobre. Bien que d’apparence romantique, ces amours peuvent se révéler mortels pour les mâles qui, si la faim taraude leur promise, pourront servir d’en-cas.

Cette pratique non systématique, n’entrave en rien le succès reproducteur, mais pourrait au contraire le favoriser en donnant accès à un fort apport protéiné. Ces élans de cannibalisme ne sont pas réservés aux mâles puisqu’une femelle peut tout à fait en manger une autre. 

Les mantes pondent de 150 à 300 œufs dans une sorte de capsule ingénieuse, appelée oothèque, qu’on peut trouver fixée sur n’importe quel support rigide, naturel ou non. Les œufs y passeront l’hiver bien protégés.

 L’éclosion a lieu fin mai début juin, mais la vie des jeunes mantes ne sera pas de tout repos. Leur petite taille les rend vulnérables aux prédateurs (rongeurs, guêpes ou encore fourmis) mais également à leurs frères et sœurs ! 

Après 6 mues (environ 2 mois), les quelques survivantes atteindront le stade adulte et seront par là même gratifiées de deux paires d’ailes et de la maturité sexuelle.

Photo © Serge Z

Pour en savoir plus :

Vidéo «Histoire de mantes» : www.youtube.com/watch?v=rgfpF8vrqUM (ci-dessous)

www.insectes.org/opie/pdf/3251_pagesdynadocs52177bcfe37df.pdf

http://beheco.oxfordjournals.org/content/19/4/710.short (en anglais)


Le saviez-vous ?

La famille des Mantidae comporte plus de 2 000 espèces, dont certaines tropicales peuvent mesurer jusqu’à 15 cm de long. Certaines mantes ont un grand don pour le mimétisme : il existe de magnifiques mantes «orchidées»,  «branches» ou même  «feuilles mortes». 


Cette fiche est réalisée par CPIE Marennes-Oléron 

05 46 47 61 85 - 111 route du Douhet 17840 La Brée-les-Bains - www.iodde.org

Avec le soutien de naturalistes de Marennes-Oléron

 

Commentaires des internautes
Il n'y a pas de commentaire.
+ ajouter un commentaire

optionnel, pour être averti de la publication

 
 


Courrier des lecteurs
De Jean-Pierre Milpied [Mailly-la-Ville], propriétaire à La Brée, par email, concernant l’article «Il y a 70 ans, la libération de l’île d’Oléron» (JdP n° 133)

Boutique
6 € N°186
Janvier/Février 2024

Commander
18.15 € L'île d'Oléron vue d'en haut

Commander

Le produit a été ajouté au panier

Voir mon panier


Rendez-vous