Ile d'Oléron - N°128 - Mai/Juin 2014

Bilout, le saltimbanque vulgarisateur

Philippe Couteau, alias Bilout, a délaissé avec plaisir les parcs à huîtres pour vivre de sa passion : raconter l’Histoire avec des histoires, écrire des sketches, des bandes dessinées, des poèmes et des contes mais aussi tourner dans des films…

Non, Philippe Couteau en utilisant Bilout comme surnom n’a pas surfé sur la vague «Bienvenue chez les C’hti». En fait, enfant, sa mère l’appelait Bijou et «moi je n’arrivais pas à le dire et je prononçais Bilout et cela m’est resté». Un surnom de mioche donc qui au fil du temps est devenu un nom de scène et qui donc «n’a rien à voir avec le Bilout du Nord». C’est bien sur Oléron, en effet, il y a plus de cinquante ans, que Philippe Couteau voit le jour. Pas très bon à l’école — «on m’a gentiment remercié de mes services six mois avant l’obtention du bac» — lui qui se voyait archéologue, dessinateur d’art ou bien encore comédien, devient finalement ostréiculteur dans l’exploitation familiale. Pendant près de 18 ans, ce passionné d’histoire exerce ce métier difficile et exigeant sans grande conviction. «J’aimais bien le milieu mais pas le métier. Clairement je n’étais pas un bon ostréiculteur.» Non, lui, ce qui le passionne c’est raconter l’histoire mais d’une manière plus ludique que dans les livres. Parallèlement donc à sa vie professionnelle, Bilout fait ce qu’il aime vraiment : être sur scène pour faire rire les gens, les émouvoir, les amuser…

Tout jeune déjà il écrivait des chansons sur ses professeurs et reprenait les sketches de Devos pour faire rire ses copains. «A force de m’en inspirer je me suis mis à écrire mes propres sketches. J’adore Devos car il savait égratigner la condition humaine sans être méchant. Les humoristes aujourd’hui sont devenus des chroniqueurs. Moi dans mes spectacles je ne suis pas factuel, je préfère les choses intemporelles.» L’humour est devenu la marque de fabrique de Bilout qui a commencé à se produire devant un public de plus en plus nombreux. A tel point qu’il ne s’est pas fait prier pour abandonner son métier d’origine pour vivre pleinement de sa passion. Finalement, l’humour qui l’a fait connaître n’est pas la seule facette de cet homme jovial. Ce n’est plus maintenant qu’une petite partie du personnage qui se définit comme un saltimbanque. «Je ne suis pas célèbre, je suis populaire et ça me va mieux.» Moins d’humour et plus d’écriture, d’histoires. «Mais attention ne dites surtout pas que je suis historien. Je suis un vulgarisateur.» Un saltimbanque vulgarisateur qui l’été venu, costumé, arpente la citadelle du Château pour conter comme personne la vie et l’œuvre de Vauban devant des touristes forcément conquis. Même chose à quelques encablures de là, sur l’île d’Aix, où il revêt cette fois le costume de Napoléon… 

«A un moment donné, j’ai eu besoin d’évoluer dans mon écriture. J’aime goûter à d’autres écritures d’où les films sur les communes que nous avons réalisés avec Thierry Richard (JdP n° 71) ou bien encore la BD avec Ludo (JdP n° 105).» Il faut également ajouter à cela la figuration dans des films, l’écriture de poèmes (lire ci-dessous) et de contes qu’il joue lors de soirées contes qui surprennent son public habituel. «On ne m’attendait pas dans ce registre. On m’a toujours vu faire des pirouettes.» Tout comme beaucoup seraient surpris d’apprendre que Philippe Couteau, l’homme au chapeau et au regard rieur, donne également des cours de communication au Centre interconsulaire pour l’enseignement à Châtelaillon-plage. Un touche-à- tout dont la silhouette se dessinera, tout l’été, sur la citadelle du Château. Deux heures à la recherche du passé et de l’histoire de Vauban pour une visite tonitruante, à l’image de Philippe Couteau, le Bilout d’Oléron. 


Bilout, l’homme de cœur

Le 24 mai prochain, Bilout animera une visite de la Citadelle un peu particulière. Si les faceties et autres faits historiques seront bien au rendez-vous, il s’agira pour Bilout de mettre sa notoriété au service d’une belle cause : la maladie de Charcot. «Bruno Gilles, un Oléronais,  est atteint de cette maladie qui nécessite des soins très coûteux d’où l’idée d’organiser cette visite pour récolter des dons. Chacun pourra ainsi donner ce qu’il veut.»

Un vrai moment de solidarité à partager le 24 mai, à la Citadelle, à 16h30.


J’aurais aimé vous dire

 

Vous êtes partis bien vite, pourquoi ?

De lumières qui vous allaient si bien

Vous voilà dans les ombres de votre destin.

 

La quête d’autres scènes, d’autres émois ?

Vous avez pris un bien étrange chemin

Et laissé là, un public quelque peu orphelin.

 

Ma mémoire, rembobine sans cesse

Des mélodies, des poésies, de colères, de tendresse,

Des mots que vous agenciez, avec tant de justesse.

 

Puisque vous êtes parti, monsieur, je garde en otage

Vos chansons, vos musiques, vous nous les avez offertes.

Il ne fallait pas nous quitter, laisser la place déserte.

 

Vos écrits, comme tant d’autres, n’ont pas d’âge.

Ils appartiennent au public, nous en gardons l’avantage

Vous êtes parti, monsieur, c’est là triste perte.

 

J’aurais pourtant une chose encore à vous dire

Si vous voyez, d’autres Georges, et tant de comédiens

Dîtes leur qu’ici bas nous gérons au mieux les biens

Qu’ils nous ont laissés, et de si beaux souvenirs.

Si vous voyez, monsieur, d’autres poètes et musiciens

Transmettez-leur je vous prie le bouquet de nos sourires.

 

Bilout

 

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