Saint-Georges-d'Oléron - N°90 - Janvier/Février 2008

Bientôt un parcours dans les arbres ?

Vincent Meslet travaille sur la création d'un parc acrobatique dans les arbres à Boyardville, sur une parcelle privée.

 

D’ici l’été prochain, un nouveau parcours acrobatique dans les arbres pourrait ouvrir sur la commune de Saint-Georges, sur une parcelle boisée privée à Boyardville. A l’origine de ce cheminement d’arbres en arbres avec des tyroliennes, passerelles et autres filets, on trouve Vincent Meslet, amoureux de l’île depuis une quinzaine d’années. «Ma femme est originaire d’Oléron et nous avons trouvé là l’occasion de nous rapprocher de cette île que j’affectionne.» Un parcours relativement atypique pour Vincent Meslet qui, après avoir été illustrateur dans la publicité puis enseignant, a décidé de changer radicalement de voie en ouvrant ce type de structure qui existe déjà sur l’île, à Saint-Trojan-les-Bains. «Que ce soit dans la publicité ou l’enseignement, j’étais frustré par les moyens mis à ma disposition pour travailler et je regrettais d’être enfermé. Avec ce parc, je serai non seulement dehors mais aussi au contact avec les personnes, ce qui est intéressant. Ce métier demande des qualités multiples et cela me plaît, j’ai envie aujourd’hui de travailler au grand air et plus étroitement avec la nature. Je pense que ce type d’installation est un vrai outil pédagogique. Cette activité permet aux gens de prendre du plaisir dans les arbres et peut-être une fois redescendus prendront-ils conscience de la nécessité de protéger la nature. Elle permet également de responsabiliser les personnes et de se dépasser.» Vincent Meslet travaille sur son dossier depuis plusieurs mois maintenant et est au fait des réglementations en vigueur. «Le parcours dans les arbres est une activité récente, depuis moins de quinze ans. Il a fallu attendre quelques années pour voir apparaître des règles aussi bien dans la construction que dans l’exploitation des parcs. Beaucoup de personnes ont réfléchi pour savoir comment monter aux arbres sans les abîmer.» Aujourd’hui, des normes existent ainsi que des contrôles et des analyses phytosanitaires. Dans le parc de Boyardville, privilégiant le respect de l’environnement, les installations ne seront pas clouées dans les arbres, comme cela est le cas en Belgique, par exemple, pour ne pas les altérer ou les endommager. Il s’agit de serrage. Chaque année, une expertise de chaque arbre est effectuée et, en cas de problème, l’atelier est démonté. Sept parcours sont envisagés dans ce futur parc avec une priorité faite à la famille. «Les installations seront ouvertes à tous les âges mais il est bien évident qu’il est difficile d’accepter un enfant de moins de cinq ans. Cependant, j’envisage de créer une aire de jeux au sol avec des ateliers en bois, des jeux d’équilibre.» Le parc pourrait ouvrir de Pâques à la Toussaint, sachant qu’il sera possible d’ouvrir pour des comités d’entreprise ou des scolaires en dehors de ces périodes. Si le parcours dans les arbres n'a pas encore de réalité sur le terrain, le parcours administratif lui est bien réel avec tout ce que cela comporte comme embûches. La première d’entre elles est la jurisprudence concernant ce type d’installation sur un site remarquable et un espace boisé classé. Jurisprudence obtenue, il y a cinq ans, par la Société protectrice des paysages de l’île d’Oléron qui avait déposé un recours contre l’installation d'un parc à Saint-Trojan. «A Boyardville, explique Monique Vidalenc, nous sommes dans le même contexte administratif qu’à Saint-Trojan, c’est-à-dire sur un site remarquable sur lequel il est impossible d’installer ce type d’activité. La mairie de Saint-Georges m’a d’ailleurs confirmé, par écrit, que, compte tenu des contraintes réglementaires et de la jurisprudence en la matière, le projet d’un parc aventure à Boyardville ne pourra recevoir une suite favorable. Quoi qu'il en soit nous serons attentifs aux suites données à ce projet.»

Pour Vincent Meslet, la configuration est différente puisque le parc est plus éloigné du village. «Je souhaite m’installer dans une zone réglementée dans laquelle je ne veux pas faire n’importe quoi. La Diren (Direction régionale de l'environnement) est venue et a réalisé un inventaire des espèces sur place. Je travaille en collaboration avec les services de l’Etat, avec le conservatoire du Littoral, l’office national des forêts. J’ai des contacts réguliers avec la sous-préfecture… Il n’est pas question pour moi de passer en force.» Vincent Meslet estime que sur les 500 à 600 parcs présents en France beaucoup sont installés sur des zones naturelles, sur des zones Natura 2000 ou même dans des réserves naturelles. Certes, mais tous n’ont peut-être pas une association comme la Sppio en face d’eux. «J’estime, reprend Vincent Meslet, que c’est une histoire de bonne volonté et d’appréciation des textes. La loi dit que dans un site remarquable il n’est pas possible de créer des choses pouvant abîmer la nature. Avec les normes actuelles, nous n’abîmons pas les arbres et comme l’activité est surtout aérienne nous n’abîmons pas les sols. Il ne faut pas mettre tous les parcs dans le même sac, je veux faire les choses dans les règles.»

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